À vrai dire, je ne sais absolument pas par où commencer. On
dirait qu’il s’est simplement passé trop de choses dans la dernière semaine
pour arriver à en faire un texte structuré!
Je souhaiterais d’abord vous remercier pour avoir été si
nombreux à me lire, ainsi que pour vos commentaires. Tout ça m’a vraiment fait
plaisir et m’a donné envie de vous écrire le plus souvent possible. Alors même
si je ne sais pas plus par ou commencer que quelques lignes plus tôt, je me
lance!
Ça fait un peu plus d’une semaine maintenant que je suis en
Italie et, première bonne nouvelle, j’ai enfin surmonté ce si charmant
phénomène qu’est le décalage horaire. Sérieusement, je croyais ne jamais m’en
sortir.
L’école ayant commencé seulement lundi dernier, j’ai pu profiter
de la première semaine pour apprendre à connaître ma famille et mon village,
dans lequel je me retrouve maintenant assez facilement et ce, malgré mon sens
de l’orientation aussi développé que celui d’une crevette aveugle. Je dois vous
avouer que je ne connais rien des capacités d’orientation des crevettes et que
Wikipédia ne révèle aucune information à ce sujet, mais j’aimais bien cette
comparaison. Poursuivons. Je disais donc que j’avais appris à connaître un peu
plus ma famille, ce qui signifie que je suis maintenant en mesure de vous en
parler plus en profondeur. Il s’agit, selon ce que j’ai pu constater jusqu’à
présent, d’une famille très cultivée et ouverte d’esprit, ce qui me fait
extrêmement plaisir, mais j’ajouterais qu’une de ses plus grandes qualités réside
dans le fait de posséder un lave-vaisselle… Bref. Ma mère et mon père d’accueil
me semblent extrêmement compréhensifs et mes sœurs me sont plutôt sympathiques,
malgré le fait qu’elles souffrent comme tant d’autres personnes du syndrome
de la selfie compulsive. Mon petit frère, lui, est tout à fait charmant. Bien
sûr, jusqu'à maintenant, je ne crois pas qu’il me considère comme une sœur mais
j’ai tout de même joué et parlé avec lui à quelques reprises cette semaine.
Bon, n’allez pas croire non plus que ma famille est parfaite, mais je suis
globalement très satisfaite de ce côté-là.
Au cours de la dernière semaine, nous nous sommes aussi adonnés
à diverses activités. J’ai accompagné Lalla dans ses marches quotidiennes avec
ses amies pour ainsi écouter et pratiquer un peu mon italien et nous sommes
allées voir une pièce de théâtre que j’ai étonnamment bien comprise, mais je
crois que ce que j’ai préféré est cette visite de Bari que nous avons faite
samedi dernier. Bari est une ville magnifique. D'un côté, c’est la mer qui nous
éblouit et, de l’autre, l’architecture. Sur la rue principale, les magasins de
grandes marques de mode italienne côtoient les petits cafés et restos
tranquilles. Nous avons passé quelques temps dans une librairie et ça m’a fait
vraiment bizarre de voir tous ces mêmes livres qui m’entouraient chaque semaine
au travail, mais dans une autre langue! Je dois malheureusement admettre un
chose terrible : j’ai oublié d’apporter mon appareil photo ce jour-là.
Mais je me reprends dès la prochaine fois que j’y vais! Promis!
J’en arrive à l'évènement le plus important survenu depuis le
début de mon séjour : la rentrée scolaire. Prétendre que je n’étais pas
nerveuse serait un mensonge épouvantable. Je ne connaissais absolument personne
qui irait à l’école avec moi et je ne comprenais vraiment pas l’horaire
italien. Je dois admettre que même après une semaine, je ne le comprends pas
vraiment plus. Je ne m’étendrai pas là-dessus mais les premières semaines sont
plutôt désorganisées en Italie, parce que les écoles n’ont pas encore engagé
tous les professeurs et les cours du jour suivant sont décidés la veille. À ce
qu’il paraît, d’ici une ou deux semaines, on devrait avoir un horaire stable.
Bref, j’étais très nerveuse, mais aussi enthousiaste à l’idée de rencontrer des
gens et d’apprendre de nouvelles choses. Je me suis donc rendue à l’école lundi
dernier et la directrice m’a présentée à ma classe, comme la petite nouvelle
dans un vrai bon film américain. Après quoi j’ai été assaillie par une multitude
de questions des plus pertinentes au plus désespérantes. Ma
préférée : « Connais-tu personnellement Justin Bieber?! »
Bah oui. C’est mon voisin d’en face et on promène nos chiens ensemble tous les
jeudis soirs. Non mais, sérieusement, les filles de la classe ont toutes été
extrêmement gentilles et accueillantes. Vous aurez remarqué que j’ai parlé
« des filles ». C’était tout à fait intentionnel puisque, dans mon
groupe de 20 personnes, on trouve 18 filles pour 2 garçons. Eh oui! Sinon, les
professeurs me semblent généralement sympathiques, mais je ne les ai pas tous
rencontrés puisqu’il en manque encore la moitié. Quant aux matières, elles sont
jusqu’à présent plutôt intéressantes et j’ai le droit de les choisir en partie.
Il en résulte que je suis exemptée de mathématiques et de sciences. (il
n’existe pas de mots pour décrire le sentiment de joie que cela me procure) et
que je peux m’adonner aux cours qui m’intéressent le plus comme ceux de langues
ou de philosophie (oui oui, amis du Cégep, je ferai moi aussi de la philo cette
année!). Je dresse donc un bilan positif de ma première semaine d’école en
Italie, qui s’est terminée aujourd’hui (il y a effectivement de l’école le
samedi et honnêtement, j’ignore comment j’arriverai à m’y adapter.), mais l’école
étant l’école, je suis infiniment heureuse d’être enfin en congé!Vous
comprendrez qu’il est extrêmement fatiguant de devoir suivre les cours en
italien et de communiquer uniquement dans cette langue. En effet, depuis mon
arrivée, je n’ai jamais eu recours à l’anglais pour échanger avec les autres et
c’est à la fois une source de fierté et frustration. Je suis contente parce que
j’apprends beaucoup plus vite ainsi, mais il peut être fâchant de ne pas être
capable d’exprimer clairement ses idées, de trouver les bons mots pour décrire
quelque chose. Mais bon, ce n’est rien de dramatique non plus.