dimanche 21 septembre 2014

Résumé des premières semaines et rentrée scolaire

À vrai dire, je ne sais absolument pas par où commencer. On dirait qu’il s’est simplement passé trop de choses dans la dernière semaine pour arriver à en faire un texte structuré!

Je souhaiterais d’abord vous remercier pour avoir été si nombreux à me lire, ainsi que pour vos commentaires. Tout ça m’a vraiment fait plaisir et m’a donné envie de vous écrire le plus souvent possible. Alors même si je ne sais pas plus par ou commencer que quelques lignes plus tôt, je me lance!

Ça fait un peu plus d’une semaine maintenant que je suis en Italie et, première bonne nouvelle, j’ai enfin surmonté ce si charmant phénomène qu’est le décalage horaire. Sérieusement, je croyais ne jamais m’en sortir.

L’école ayant commencé seulement lundi dernier, j’ai pu profiter de la première semaine pour apprendre à connaître ma famille et mon village, dans lequel je me retrouve maintenant assez facilement et ce, malgré mon sens de l’orientation aussi développé que celui d’une crevette aveugle. Je dois vous avouer que je ne connais rien des capacités d’orientation des crevettes et que Wikipédia ne révèle aucune information à ce sujet, mais j’aimais bien cette comparaison. Poursuivons. Je disais donc que j’avais appris à connaître un peu plus ma famille, ce qui signifie que je suis maintenant en mesure de vous en parler plus en profondeur. Il s’agit, selon ce que j’ai pu constater jusqu’à présent, d’une famille très cultivée et ouverte d’esprit, ce qui me fait extrêmement plaisir, mais j’ajouterais qu’une de ses plus grandes qualités réside dans le fait de posséder un lave-vaisselle… Bref. Ma mère et mon père d’accueil me semblent extrêmement compréhensifs et mes sœurs me sont plutôt sympathiques, malgré le fait qu’elles souffrent comme tant d’autres personnes du syndrome de la selfie compulsive. Mon petit frère, lui, est tout à fait charmant. Bien sûr, jusqu'à maintenant, je ne crois pas qu’il me considère comme une sœur mais j’ai tout de même joué et parlé avec lui à quelques reprises cette semaine. Bon, n’allez pas croire non plus que ma famille est parfaite, mais je suis globalement très satisfaite de ce côté-là.

Au cours de la dernière semaine, nous nous sommes aussi adonnés à diverses activités. J’ai accompagné Lalla dans ses marches quotidiennes avec ses amies pour ainsi écouter et pratiquer un peu mon italien et nous sommes allées voir une pièce de théâtre que j’ai étonnamment bien comprise, mais je crois que ce que j’ai préféré est cette visite de Bari que nous avons faite samedi dernier. Bari est une ville magnifique. D'un côté, c’est la mer qui nous éblouit et, de l’autre, l’architecture. Sur la rue principale, les magasins de grandes marques de mode italienne côtoient les petits cafés et restos tranquilles. Nous avons passé quelques temps dans une librairie et ça m’a fait vraiment bizarre de voir tous ces mêmes livres qui m’entouraient chaque semaine au travail, mais dans une autre langue! Je dois malheureusement admettre un chose terrible : j’ai oublié d’apporter mon appareil photo ce jour-là. Mais je me reprends dès la prochaine fois que j’y vais! Promis!

J’en arrive à l'évènement le plus important survenu depuis le début de mon séjour : la rentrée scolaire. Prétendre que je n’étais pas nerveuse serait un mensonge épouvantable. Je ne connaissais absolument personne qui irait à l’école avec moi et je ne comprenais vraiment pas l’horaire italien. Je dois admettre que même après une semaine, je ne le comprends pas vraiment plus. Je ne m’étendrai pas là-dessus mais les premières semaines sont plutôt désorganisées en Italie, parce que les écoles n’ont pas encore engagé tous les professeurs et les cours du jour suivant sont décidés la veille. À ce qu’il paraît, d’ici une ou deux semaines, on devrait avoir un horaire stable. Bref, j’étais très nerveuse, mais aussi enthousiaste à l’idée de rencontrer des gens et d’apprendre de nouvelles choses. Je me suis donc rendue à l’école lundi dernier et la directrice m’a présentée à ma classe, comme la petite nouvelle dans un vrai bon film américain. Après quoi j’ai été assaillie par une multitude de questions des plus pertinentes au plus désespérantes. Ma préférée : « Connais-tu personnellement Justin Bieber?! » Bah oui. C’est mon voisin d’en face et on promène nos chiens ensemble tous les jeudis soirs. Non mais, sérieusement, les filles de la classe ont toutes été extrêmement gentilles et accueillantes. Vous aurez remarqué que j’ai parlé « des filles ». C’était tout à fait intentionnel puisque, dans mon groupe de 20 personnes, on trouve 18 filles pour 2 garçons. Eh oui! Sinon, les professeurs me semblent généralement sympathiques, mais je ne les ai pas tous rencontrés puisqu’il en manque encore la moitié. Quant aux matières, elles sont jusqu’à présent plutôt intéressantes et j’ai le droit de les choisir en partie. Il en résulte que je suis exemptée de mathématiques et de sciences. (il n’existe pas de mots pour décrire le sentiment de joie que cela me procure) et que je peux m’adonner aux cours qui m’intéressent le plus comme ceux de langues ou de philosophie (oui oui, amis du Cégep, je ferai moi aussi de la philo cette année!). Je dresse donc un bilan positif de ma première semaine d’école en Italie, qui s’est terminée aujourd’hui (il y a effectivement de l’école le samedi et honnêtement, j’ignore comment j’arriverai à m’y adapter.), mais l’école étant l’école, je suis infiniment heureuse d’être enfin en congé!Vous comprendrez qu’il est extrêmement fatiguant de devoir suivre les cours en italien et de communiquer uniquement dans cette langue. En effet, depuis mon arrivée, je n’ai jamais eu recours à l’anglais pour échanger avec les autres et c’est à la fois une source de fierté et frustration. Je suis contente parce que j’apprends beaucoup plus vite ainsi, mais il peut être fâchant de ne pas être capable d’exprimer clairement ses idées, de trouver les bons mots pour décrire quelque chose. Mais bon, ce n’est rien de dramatique non plus.

Voilà pour aujourd’hui, au revoir!

jeudi 11 septembre 2014

Le début d'une grande aventure


Il ne m'était jamais venu à l'idée avant aujourd'hui de rapporter à de potentiels inconnus les évènements palpitants qui constituent ma vie quotidienne. Il faut dire qu'il y a encore une semaine, mon existence n'était guère plus passionnante que la vôtre. En effet, sans être aussi ennuyante qu'un tournoi de pétanque (sauf mon respect pour les amateurs de ce divin sport), rien en elle ne méritait un intérêt particulier. Comme la plupart des filles de 16 ans, j'allais à l'école, je trouvais ça plate, je mangeais et je dormais. Puis, il y a de cela un an, j'ai décidé, après mûre réflexion, de poursuivre cette routine en y ajoutant cependant une subtile variante: le tout se déroulerait en Italie. J'irais à l'école en italien, je trouverais ça plate en italien, je mangerais en italien et je dormirais en italien. Bref, un plan formidable. Lorsque j'ai commencé à en parler à mon entourage, celui-ci s'est montré fort enthousiaste! En effet, durant les douze mois suivant ma décision, on n'a cessé de me répéter:

1. Que j'allais manger comme un porc
2. Que les Italiens étaient tellement beaux.
3. Que la nourriture serait tellement bonne
4. Que les italiens étaient si charmants
5. Que j'allais manger comme un porc, encore.
 

Cela porte à croire que l'Italie apparaît aux yeux du monde extérieur comme un amas de bonne bouffe et de séduisants jeunes hommes et que j'avais choisi cette destination dans le seul objectif de prendre une pause des salades de quinoa de ma mère et de trouver l'homme de ma vie. Je souhaite cependant ajouter que j'éprouvais aussi un désir profond d'apprendre l'italien, de connaître une autre culture, de vivre une expérience différente etc.

Alors voilà, j'ai finalement choisi de partir dix mois avec AFS interculture Canada une fois que j’aurais gradué de cette vaste étendue de beige qu'était mon école secondaire, étape réalisée au mois de juin dernier. Donc, pendant les dix prochains mois, je vivrai en Italie dans une famille d'accueil, j'irai à l'école en italien etc. J'ai décidé de créer ce blog parce que j'avais envie de partager avec vous ce qui, je l'espère, sera une aventure incroyable et aussi parce que, sérieusement, je n'ai ni l'envie, ni le temps d'écrire 18 messages répétitifs chaque soir pour vous donner de mes nouvelles. Je transcrirai donc ici les évènements importants de cette aventure qui a commencé il y a déjà quelques jours.

Le départ

J'ai quitté Rouyn-Noranda pour dix mois le 1 er septembre 2014


Mon départ pour l'Italie étant prévu le 4 septembre dernier en partance de l'aéroport de Montréal, j'ai quitté Rouyn-Noranda, ma ville bien-aimée, le 1er septembre. Je dois admettre qu’abandonner mon travail, mes amis, mon chat, ma maison et les toasts au beurre de pinotte ne fut pas chose facile, mais dix mois, ce n'est quand même pas l'éternité... Même pas un centième d'éternité! Après quelques jours dans la métropole à visiter une dernière fois la famille et à compléter les préparatifs (faire rentrer le nécessaire pour dix mois dans 23 kg de bagages peut s'avérer un exercice psychologique hautement exigeant), le grand jour est finalement arrivé. Il s'est présenté sous la forme d'une magnifique journée ensoleillée, le genre de journée qu’on n’a pas vraiment envie de passer dans un avion. Le départ étant prévu pour 16h50, ma mère et moi étions présentes à l’aéroport dès 13h30 et après une attente interminable dans la file pour l’enregistrement, j’étais fin prête à passer le contrôle de sécurité. C’est juste avant cela que j’ai dû dire au revoir à ma chère maman et je dois admettre que cette épreuve m’a fait verser quelques larmes… Mais je suis sûre que c’est juste parce que quelqu’un coupait un oignon pas loin… Tsé. Après avoir prouvé que je n’étais pas une dangereuse terroriste, je suis allée trouver la porte qui menait à mon avion comme une grande. Les trois autres québécoises qui partaient en Italie avec moi m’ont rejointe peu de temps après.
Juste avant de passer le contrôle
de sécurité, enfin prête à partir!
Il n’y a absolument rien de très intéressant à raconter sur le voyage lui-même, à part qu’il était très très très long. L’escale de quatre heures à Paris s’est avérée particulièrement pénible. Nous étions toutes trop fatiguées pour faire quoi que ce soit, mais il nous était absolument impossible de dormir ne serait-ce qu’un instant, les bancs d’aéroport ne faisant pas office de lits très confortables.
Nous sommes arrivées à Rome à 11h55, heure de l’Italie, aussi épuisées qu’heureuses. Des bénévoles d’AFS nous ont gentiment accueillies à l’aéroport et puisque je mourais de faim, je suis allée m’acheter un sandwich que j’ai fièrement commandé en italien. N’est-ce pas fantastique? Plusieurs étudiants d’autres pays sont arrivés peu après nous et au milieu de l’après-midi, nous nous sommes rendus à l’hôtel ou se déroulerait le camp de deux jours précédant l’arrivée dans nos familles d’accueil.
Le camp
Dès notre arrivée à l’hôtel, on m’a assigné la chambre que je partagerais avec trois autres québécoises. Étant toutes les quatre complètement mortes de fatigue et aucune activité n’étant prévue la journée même, nous avons choisi d’occuper le temps qu’il nous restait de la façon suivante : dormir, manger, dormir. Cela nous a fait le plus grand bien.
L’ambiance au camp était plutôt particulière. On était encore loin de se sentir en Italie puisque 460 étudiants de dizaines de pays différents s’y trouvaient et nous, les six québécoises, nous sentions bien petites à côté des cinquante thailandais présents! Au cours de la journée de samedi, nous avons eu droit à différents ateliers portant sur nos craintes, nos attentes, la culture italienne et autres activités simplement pour faire connaissance. Je dois admettre que je trouvais parfois le tout plutôt ennuyant, puisque la plupart des sujets avaient déjà été traités dans le camp pré-départ auquel nous avions participé au Québec et que j’ai toujours trouvé que jouer au cercle des prénoms devrait être déclaré illégal tellement ce jeu me désespère. D’un autre côté, il était extrêmement intéressant de rencontrer des gens de tant d’horizons différents. Lorsqu’on nous a enfin permis de retourner à nos chambres avant le souper, les filles et moi étions tellement submergées d’anglais (tout se déroulait en anglais puisque presque tout le monde avait cette langue en commun) que bien que nous souhaitions parler français, nous ne cessions de nous exprimer avec d’horribles anglicismes.
Après le souper, nous avons eu droit à la « cérémonie de bienvenue », ou le directeur d’AFS Italie nous a souhaité la bienvenue dans son pays et dédié un discours touchant et ce, après avoir lu la liste de chaque pays participant au programme. Chaque délégation se levait alors en hurlant et en brandissant son drapeau. Lorsqu’il est arrivé au Canada, nous nous sommes levées en tenant fièrement dans les airs notre drapeau… du Québec.
Arrivée et premiers jours dans ma famille d’accueil
Dimanche dernier était une journée particulièrement spéciale, puisque nous nous rendions tous dans nos familles d’accueil. Je connaissais déjà un peu ma famille pour avoir correspondu avec elle et avoir skypé une fois, mais la rencontrer en vrai me paraissait une toute autre affaire et ça me rendait à la fois heureuse et très nerveuse. Je suis partie en autobus vers 13h30 en compagnie des autres étudiants partant vivre dans la même région que moi. Je suis arrivée à Minervino Murge vers 21h. J’y ai été accueillie par une famille chaleureuse et souriante composée de Lalla (la maman), Nicola (le père), Nicoletta et Maria Teresa (mes deux sœurs d’acceuil), puis Arturo (mon petit frère d’accueil). Ils m’ont fait visiter leur (très belle) maison et nous avons (très bien) mangé tous ensemble. 
La vue à partir du balcon est magnifique
Les derniers jours se sont bien déroulés. Je suis contente d’être enfin installée. Je fais peu à peu connaissance avec ma famille et ses habitudes. Je constate que j’ai beaucoup de points en commun avec elle. Ce sont comme moi des passionnés de musique, de lecture et de voyages. Bien sûr, tout n’est pas toujours facile. Communiquer constamment en italien me demande énormément d’énergie et d’efforts, tout comme l’adaptation à un nouvel horaire (souper à 21h chaque jour quand on est habituée de le faire à 17h30 n’est pas aussi simple que ça en a l’air.) Par conséquent, je suis fatiguée en permanence, mais je crois que les choses se placeront par elles-mêmes éventuellement. Lundi, je devrai affronter une nouvelle épreuve alors que je rentrerai à l’école. D’une certaine façon, j’ai très hâte et en même temps, je suis complètement terrorisée. Nous verrons bien, je vous en donnerai des nouvelles. Ciao!